Paris, le 9 novembre 2021
COMMUNIQUÉ CONJOINT
LES AMBASSADES DE COLOMBIE, GUATEMALA, HONDURAS, MEXIQUE ET PÉROU EN FRANCE REJETTENT DANS LES TERMES LES PLUS VIGOUREUX LA VENTE DES BIENS CULTURELS PRÉHISPANIQUES
Les Ambassades de Colombie, Guatemala, Honduras, Mexique et Pérou en France expriment leur préoccupation à l’égard de la commercialisation des biens culturels et rejettent dans les termes les plus énergiques la vente des objets préhispaniques compte tenu de l’anéantissement de l’histoire et de l’identité des peuples représenté par le commerce illicite des biens culturels.
Ce genre de transaction :
- encourage le pillage, le trafic illicite et le blanchiment des biens perpétrés par la délinquance organisée transnationale ;
- porte atteinte à l’archéologie moderne en favorisant les fouilles illégales visant à extraire des objets et à empêcher que ces derniers puissent faire l’objet de recherches, entravant ainsi la connaissance liée aux civilisations anciennes ;
- prive les pièces volées de leur essence culturelle, historique et symbolique en en faisant de simples objets de décoration pour des particuliers. La décontextualisation encouragée par les ventes porte atteinte au patrimoine de l’Humanité ;
- entrave la coopération entre États visant la protection et la conservation du patrimoine culturel;
- sape l’intégrité des cultures et par conséquent de l’ensemble de l’Humanité ;
- favorise le marché de la contrefaçon.
En vue de la défense de notre patrimoine, nos gouvernements ont recours aux instruments juridiques en vigueur à leur portée, soit à l’échelle bilatérale, avec le gouvernement français, soit à l’échelon multilatéral, notamment via l’UNESCO. Nous sommes conscients du fait que, dans le cadre juridique qui régit les ventes y compris aux enchères des biens culturels en France la restitution des pièces relève de la bonne volonté du détenteur privé, ce qui restreint notre cadre d’action. Nous sommes toutefois ouverts à la coopération pour trouver des mesures concrètes visant la protection du patrimoine culturel préhispanique.
Faisant face à un défi majeur, les pays signataires ne relâcheront pas leurs efforts dans la promotion des actions vouées à arrêter la commercialisation des biens qui, d’après leur législation, appartiennent à leurs États respectifs.
Nous invitons tout détenteur d’un bien culturel de nos pays à le restituer.