Ministère des Relations extérieures-Ministère de la Culture

Communiqué conjoint

17 septembre 2019

 

Le gouvernement du Mexique s’oppose à une vente illégale d’art précolombien

 

  • Les pièces, faisant partie du patrimoine culturel, seront proposées mercredi par la Maison de ventes Millon à Paris.

 

Le gouvernement du Mexique, par le biais des Ministères de la Culture et des Relations extérieures, lance un appel à la Maison de ventes Millon pour qu’elle annule la vente de 120 pièces d’art précolombien, dont 95 appartiennent au patrimoine culturel du Mexique, et tout particulièrement à celui de Teotihuacán, de Guerrero, d’Oaxaca, ainsi que de plusieurs États du sud-est, région des cultures olmèque et maya.

À l’occasion d’une conférence de presse conjointe s’étant déroulée aujourd’hui au siège du Ministère des Relations extérieures, les deux Ministères ont précisé que ces actions encouragent les fouilles illicites, le pillage, le trafic illicite et les contrefaçons, et privent les pièces archéologiques de leur essence culturelle, historique et symbolique, «les réduisant à de simples objets de décoration, portant ainsi atteinte à l’intégrité des cultures, et par conséquent, de toute l’Humanité », a déclaré Monsieur Bernardo Aguilar Calvo, Directeur général de l’Europe, tout en soulignant le haut niveau de coopération et d’entente en la matière entre les gouvernements mexicain et français.

Au moyen d’actions entreprises par l’Ambassade du Mexique en France, avec la collaboration du Ministère de la Culture à travers l’Institut National d’Anthropologie et d’Histoire (INAH), le Ministère des Relations extérieures, le Bureau du Procureur général de la République et Interpol, on cherche à empêcher que le patrimoine culturel appartenant au peuple du Mexique soit mis en vente.

Madame María Villarreal Escárrega, Coordinatrice nationale des affaires juridiques de l’INAH, quant à elle, a insisté sur le fait que les expertises effectuées d’après le catalogue de la vente en ligne ont permis d’identifier presque 20 pièces pouvant être de manufacture récente, bien que présentées comme des pièces à valeur archéologique.

Les fonctionnaires ont indiqué qu’ils ont été informés de cette vente le 27 août dernier, ce qui a conduit à déclencher les protocoles correspondants visant à mettre en œuvre les mécanismes juridiques nécessaires, conformément à la Loi fédérale sur les monuments archéologiques, artistiques et historiques du Mexique, qui établit que ces biens culturels sont inaliénables et qu’ils jouissent d’une imprescriptibilité absolue.

Monsieur Pablo Raphael de la Madrid, Directeur général de promotion et des festivals culturels du Ministère de la Culture, a pour sa  part relevé que compte tenu de l’esprit de coopération et de bonne volonté à œuvrer en faveur de la protection des biens culturels dérobés au pays existant entre le Mexique, la France et d’autres pays, depuis janvier dernier des efforts sont accomplis visant un protocole permettant la récupération ou la protection des pièces.

Monsieur Enrique Márquez, Directeur exécutif de diplomatie culturelle du Ministère des Relations extérieures, a noté que cette réclamation vise une société qui « spécule sur les biens culturels de nombreux pays du monde ; à cette occasion, c'est-à-dire demain, il s’agit de biens culturels du Mexique » ; alors qu’une bonne relation de coopération existe avec le gouvernement français dans des domaines très divers, pour lesquels la culture et la défense du patrimoine culturel revêtent une importance majeure, tel est le cas, par exemple, du processus de reconstruction faisant suite aux séismes survenus en septembre 2017.

Monsieur Juan José Bremer, Représentant permanent auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a quant à lui déclaré que ce dernier organisme a été saisi afin de donner effet à l’accord conclu à travers la Convention de 1970, en vertu de laquelle les pays membres ─le Mexique ayant été au nombre des premiers pays à l’avoir souscrite, avant la France─, se sont engagés à respecter les biens culturels des autres pays.