Communiqué de Presse
Communiqué n°18
6 février 2019
Le Mexique, l’Uruguay et les pays de la Communauté des Caraïbes présentent le Mécanisme de Montevideo
Nous, les gouvernements du Mexique, de l’Uruguay et des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), en application de l’appel du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, sommes convenus que la seule possibilité pour aborder la situation complexe qui prévaut au Venezuela est le dialogue visant la négociation, dans une perspective de respect du droit international et des droits de l’Homme. La position historique de nos pays a été et demeurera toujours celle de privilégier la diplomatie aux autres options, c’est seulement ainsi que la paix et la stabilité pourront être instaurées de manière durable, légitime et effective.
À cette fin, nous proposons le Mécanisme de Montevideo sur la base de notre intérêt et de notre disposition légitimes à contribuer à faire en sorte que le peuple vénézuélien et les acteurs concernés puissent trouver une solution à leurs différends. Cette initiative se met à la disposition des acteurs vénézuéliens comme une alternative pacifique et démocratique privilégiant le dialogue et la paix, pour favoriser les conditions nécessaires à une solution intégrale, compréhensive et durable.
Ce mécanisme constitue le témoignage d’une diplomatie active, volontaire et conciliatrice visant à rapprocher les parties au conflit et souscrit aux principes de non intervention, d’égalité juridique des États, de solution pacifique des controverses, de respect des droits de l’Homme et d’autodétermination des peuples.
Sur la base de l’expérience des pays signataires dans des processus de médiation et de solution pacifique des conflits, nous proposons d’établir un processus comptant quatre phases, se déroulant pendant une période raisonnable convenue préalablement par les parties :
1. Dialogue immédiat : création des conditions nécessaires au contact direct entre les acteurs concernés dans le cadre d’un climat de sécurité.
2. Négociation : présentation stratégique des résultats de la phase de dialogue aux partenaires, en cherchant des points en commun et des opportunités pour l’assouplissement des positions et l’identification des accords potentiels.
3. Engagements : création et souscription d’accords sur la base des résultats de la phase de négociation, dotés de caractéristiques et de délais préalablement établis.
4. Mise en œuvre : matérialisation des engagements pris au cours de la phase préalable, avec un accompagnement international.
Nous, les signataires de la présente déclaration, sommes convenus que le degré de complexité des circonstances n’est pas un motif suffisant pour rejeter les voies diplomatiques de solution de controverses. De même, nous réaffirmons notre décision de contribuer au rétablissement de la tranquillité du peuple vénézuélien à travers le dialogue et la paix, afin de réduire les tensions entre les forces politiques et d’éviter la menace ou le recours à la force.
Par ailleurs, nos gouvernements réaffirment leur préoccupation envers la grave situation humanitaire vénézuélienne et prient instamment et respectueusement les parties à garantir la validité des droits de l’Homme et les libertés établies dans la Charte de l’ONU souscrite par le Venezuela.
Ce mécanisme est notre proposition pour garantir une solution pacifique et démocratique susceptible d’éviter une escalade de violence. Si les parties manifestaient la volonté d’entrer en contact, nous inviterions Madame Rebeca Grynspan, ancienne Vice-présidente de la République du Costa Rica et actuelle Secrétaire générale ibéro-américaine ; ainsi que les anciens Ministres des Relations extérieures de l’Uruguay et du Mexique, Messieurs Enrique Iglesias et Bernardo Sepúlveda; et sir David Simons, ancien Président de la Cour suprême de la Barbade, en tant que haut représentant du CARICOM. Il s’agit d’autant de personnalités ayant des compétences bien établies à l’échelle internationale et des qualités morales pour accompagner ce mécanisme.