Ministère de la Culture

 

Communiqué

5 octobre 2020

 

Le Musée du Quai Branly-Jacques Chirac inaugure en grande pompe « Les Olmèques et les cultures du Golfe du Mexique »

 

Il s’agit du premier projet d’exposition internationale organisé par le Ministère de la Culture du Gouvernement du Mexique, à travers l’Institut national d’anthropologie et d’histoire (INAH), en 2020.

 

  • Plus de 300 pièces créées par les civilisations préhispaniques s’étant établies dans ce bassin maritime pourront être admirées jusqu’au 25 juillet 2021.

 

Les Olmèques et les cultures du Golfe du Mexique », qui se tiendra jeudi 8 octobre, marquera la réouverture des grandes expositions du Musée du Quai Branly-Jacques Chirac à Paris, au lendemain de la crise sanitaire. Il s’agit en même temps du premier projet d’exposition internationale organisé par le Ministère de la Culture du Gouvernement du Mexique, à travers l’Institut national d’anthropologie et d’histoire (INAH), en 2020

 

À travers cette exposition internationale, le musée parisien reprend les grandes expositions d’archéologie telles « Teotihuacan » et « Mayas, Révélation d’un temps sans fin ». À cette occasion, plus de 300 pièces créées par les civilisations préhispaniques s’étant établies dans ce bassin maritime pourront être admirées jusqu’au 25 juillet 2021.

 

À propos de cette exposition, la Ministre de la Culture du Gouvernement du Mexique, Alejandra Frausto Guerrero, a noté que le Mexique est très honoré qu’une enceinte aussi prestigieuse que le Musée du Quai Branly-Jacques Chirac retrouve son public à travers une exposition autour de l’une des civilisations les plus importantes du Mexique.

 

« Il s’agit d’un projet qui nous permettra de porter aux publics parisien et européen la magnificence et la pluralité des cultures qui ont habité jusqu’en 1518 la région du Golfe du Mexique, où d’après les estimations, à l’époque de la Conquête plus d’une vingtaine de langues étaient parlées. Ce contact est à l’origine d’un patrimoine culturel diversifié, à l’esthétique puissante, mais notamment doté d’un symbolisme profondément enraciné et sans précédent dans les communautés, qui a été préservé » a expliqué Madame Frausto Guerrero.

 

L’exposition montre le développement atteint par la région du Golfe du Mexique au cours de trois millénaires, comme en témoignent de véritables chefs d’œuvre, notamment l’adolescent huastèque, sculpture découverte dans la commune de Tamuín (État de San Luis Potosí), et l’Offrande 4 de La Venta, composée de 16 figurines anthropomorphes et de six haches représentant des stèles, parmi d’autres pièces.

 

L’exposition s’ouvre sur la tête colossale de San Lorenzo qui, forte de ses 4,5 tonnes et son 1,80 m de hauteur, est la plus petite des dix têtes monumentales retrouvées sur le site olmèque de San Lorenzo Tenochtitlán (Veracruz) ; et s’achève sur La Femme scarifiée de Tamtoc (San Luis Potosí), pièce atypique en grès, aux formes sublimes, qui révèle l’importance de la femme dans les croyances et l’organisation sociale de la culture huastèque.  

 

Près des trois quarts de la collection présentée ici sont une révélation en Europe, d’après le Président du Musée du Quai Branly-Jacques Chirac, Emmanuel Kasarhérou, d’où l’importance du partenariat entre des institutions mexicaines, telles que l’INAH, qui ─ à travers ses musées, comme le Musée national d’anthropologie (MNA) et le Musée de la culture huastèque, et leurs dépendances, notamment le Centre INAH Veracruz et la Direction des études archéologiques─, a prêté 179 objets.

 

D’autres prêts proviennent des institutions telles que le Musée régional d’anthropologie “Carlos Pellicer Cámara”, à Villahermosa (Tabasco) ; le Musée d’anthropologie de Xalapa et le Musée régional de San Andrés Tuxtla, tous deux de Veracruz.

 

« Les Olmèques et les cultures du Golfe du Mexique » découle de l’exposition « Le Golfe. Mosaïque ancestrale », s’étant déroulée au Musée national d’anthropologie (MNA) en 2018. Elle est présentée dans le musée parisien avec le conseil scientifique de Cora Falero Ruiz, du Musée national d’anthropologie, et du Directeur des collections des Amériques du Musée du Quai Branly, Steve Bourget.

 

L’exposition compte six sections précédées d’une grande introduction et allant de la portée de la civilisation olmèque, qui s’est développée au fil de 1200 ans, entre 1600 et 400 av. J.-C., à son influence au-delà de son époque et de son espace.

 

Le parcours commence par la section intitulée « La culture olmèque et les réalisations des sites de San Lorenzo et La Venta », suivie de « Les premières formes de l’écriture et l’utilisation du calendrier en compte long mésoaméricain » ; « Les femmes et les hommes du Golfe. De la civilisation olmèque aux cultures huastèques. 2500 ans d’art statutaire » ; « Offrandes » ; et « Influences culturelles dans d’autres régions de Mésoamérique », pour s’achever sur une présentation du site de Tamtoc et un survol des « œuvres incontournables » de l’exposition.

 

La région de la Côte du Golfe du Mexique s’est distinguée par d’importantes manifestations multiculturelles pendant trois millénaires, entre 1700 av. J.-C. et 1500 ap. J.-C. ; par les interactions dynamiques entre les peuples eux-mêmes, ainsi qu’avec leurs voisins proches et lointains ; et par de grandes innovations culturelles. À l’arrivée d’Hernán Cortés et de son équipage sur les côtes de Veracruz, en 1519, plus de 20 langues y étaient encore parlées : une telle diversité linguistique illustre l’importance que gardait la région.

 

L’exposition offre un parcours thématique de cette historie, et débute par les énigmatiques olmèques. Située sur les plaines de Veracruz et Tabasco, cette grande civilisation a produit la première tradition sculpturale qui s’est répandue sur l’ensemble du Mexique ancien et au-delà et a été à l’origine des premiers grands centres cérémoniaux, y compris la première pyramide sur le site de La Venta, vers l’an 800 av. J.-C.

 

De dimensions monumentales, ou sous forme d’objets portatifs, leurs vestiges archéologiques témoignent d’une organisation sociale, politique et économique complexe et d’une idéologie partagée et rétroalimentée par leurs contemporains. 

 

« Les Olmèques et les cultures du Golfe du Mexique » présente les différentes traditions sculpturales en pierre de la région au fil du temps. Ces œuvres se distinguent entre elles par la différence d’ethnicités, ainsi que par les différentes priorités ─ rituelles, de gouvernance, de statut ─ qu’il est possible de déceler à travers les vêtements représentés ou non sur elles.

 

De même, sont présentées des œuvres relatives aux premiers indices de communication à travers la création de scènes ou l’utilisation de types de sculptures particuliers (qui constituent des ensembles avec des messages spécifiques), qui peuvent être considérés comme des exercices d’écriture préliminaires et de mise en place du calendrier en compte long, qu’ils ont partagé avec leurs contemporains.

 

Les différents objets de la collection, soit en céramique soit lithiques, élaborés en jade et d’autres pierres de prix, révèlent les interactions complexes entre cette région et les autres grandes civilisations du Mexique ancien.

 

Au moyen des riches offrandes consacrées dans un premier temps à des traits importants du paysage, et qui mettent l’accent ensuite sur la vie après la mort, on témoigne de la diversité des croyances existantes sur la Côte du Golfe, et du rôle joué par les rites auprès de ses anciens habitants.

 

La civilisation olmèque a eu une influence considérable sur une grande partie du territoire mésoaméricain, tel qu’en témoigne la dernière section. Son empreinte a été reconnue par des cultures ultérieures, si diverses et si distantes, telles que la culture maya dans l’État de Tabasco, celle de Teotihuacan dans le Haut plateau central ou la culture mexica dans le Bassin de Mexico. Autant de pensées et d’influences économiques, sociales, politiques, intellectuelles et artistiques qui perdureraient jusqu’à la Conquête espagnole.

 

L’exposition s’achève sur le site de Tamtoc (San Luis Potosí), en guise d’épilogue, dont l’histoire est intimement liée au développement de la culture huastèque et de la région du Golfe du Mexique. Occupé pendant 1700 ans, de 200 av. J.-C. à 600 ap. J.-C., et au terme de plusieurs siècles d’abandon, il renaît au Xe siècle et a prospéré jusqu’à l’arrivée des Mexicas du Centre du Mexique, suivis des Espagnols, au XVIe siècle.

 

Les «incontournables» de l'exposition:

 

  • Tête monumentale de San Lorenzo. Monument découvert en 1946 par Matthew W. Stirling; mesurant 1,80 mètres, c'est la plus petite des dix têtes colossales trouvées sur ce site. Collection du musée archéologique de Xalapa, Veracruz.

 

  • Offrande 4 de La Venta. Assemblage composé de 16 figurines anthropomorphes (15 de jadéite et une de serpentine) et de six haches représentant des stèles; elle a été découverte lors d'une campagne archéologique en 1955. Collection du Musée national d'anthropologie, Mexico.

 

  • La femme scarifiée. Sculpture en grès et formes sublimes; elle a été découverte dans la zone archéologique de Tamtoc. Collection du musée du site Tamtoc, San Luis Potosí.

 

Source:

https://www.gob.mx/cultura/prensa/192842